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La chronique de Jacques Gautrand - Mai 2012
L’emploi ne tombe pas du ciel !
Adresse aux gouvernants français et européens
Adresse aux gouvernants français et européens
 

Le chômage est un cancer qui mine l’Europe et sape ses idéaux. Quelque 25 millions d’Européens sont sans emploi dans l’ensemble de l’Union et, dans la seule zone euro, le chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis la création de la monnaie unique en 1999, avec 11% de la population active touchée - et près d’un jeune sur quatre !

La France, quant à elle, n’est pas épargnée avec quelque trois millions de chômeurs au sens strict, mais 4,5 milions si l’on intègre les personnes en activité réduite non choisie ... Soit un quart de la population active du secteur privé (ce qui serait le ratio le plus pertinent à retenir, puisque, par définition, les fonctionnaires ne peuvent pas pointer au chômage ...)

Cette situation ne peut par perdurer sans risques majeurs pour l’économie et pour la société tout entière. C’est le lien social et le "vivre ensemble" qui sont en définitive aujourd’hui menacés. C’est e modèle de l’économie "fordienne" qui est remis en cause, modèle qui permettait à des ouvriers mieux payés de s’acheter les voitures qu’ils produisaient et d’accéder ainsi à la "société de consommation" fondée sur l’accroissement continu des classes moyennes ...

Le cancer non-traité du chômage est aussi un puissant ferment de découragement et de désespérance pour les jeunes, qui à l’issue d’études parfois longues, se heurtent à une société "fermée" et "malthusienne", celle d’un "numerus clausus", incapable de leur préparer un place répondant à leurs attentes, à leur énergie, à leurs talents et à leurs potentialités ... comment trouver un logement, fonder une famille, faire des projets d’avenir lorqu’on enchaîne stages et "petits jobs" ?

L’Europe depuis 1957, et, plus récemment l’Euro, se sont construits sur un idéal de paix, de concorde et de bien-être pour les peuples du Vieux Continent ... Comment, dans la situation actuelle, ne pas comprendre le doute, les désillusions et le ressentiment de millions de citoyens dans les vingt-sept Etats de l’Union européennne, confontés à la peur du lendemain, pour eux-mêmes et leurs enfants ?

L’emploi devrait être une priorité obsessionnelle des élites dirigeantes nationales et européennes ...
Sauf qu’en économie ouverte, mondialisée, interdépendante, ce ne sont pas les pouvoirs publics qui créent l’emploi, mais les acteurs économiques ...

En 1981, la France comptait environ un million de chômeurs. Lors du débat télévisé pour la présidentielle d’alors, François Mitterrand dit à Valéry Giscard d’Estaing (le président sortant) : « Je ne souhaite pas que vous soyez réélu, car vous seriez le président de 2 millions de chômeurs ... »

Or, c’est au cours du premier septennat de François Mitterrand, que la barre des 2 millions de chômeurs a été franchie ... Et, durant son second septennat, le président Mitterrand est resté dans les mémoires pour avoir fait cette déclaration désabusée : « Face au chômage, on a tout essayé ... »

Aujourd’hui, la France compte trois millions de chômeurs - 4,5 milions, si l’on intègre les personnes en activité réduite non choisie ...

Or un grand nombre de Français attend toujours de la puissance publique qu’elle apporte des solutions pour l’emploi. Comme s’il incombait au gouvernement de garantir un emploi à chacun ...
Il reste, enfoui dans l’inconscient collectif, ce fantasme des "ateliers nationaux", des grands travaux publics qui fourniraient du travail à une armée de chômeurs ...

Si l’argent public créait le plein emploi, la France aurait éradiqué le chômage depuis longtemps ...
puisque la proportion des dépenses publiques par rapport au PIB (la production richesse nationale) y est une des plus élevée au monde (56%) !

Les politiques n’ont pas de baguette magique pour créer des emplois :
ce sont d’abord les acteurs économiques, les entreprises, les créateurs, les inventeurs, les investisseurs qui sont à la source de l’emploi. *

En attendant le "retour" de la croissance ...

Autre illusion longtemps entretenue par ceux qui nous gouvernent : depuis la première crise pétrolière, en 1973, les différents gouvernements qui se sont succédés aux commandes de l’Etat, ont entretenu l’opinion publique dans l’illusion que l’emploi "reviendrait avec le retour de la croissance mondiale" ...

En réalité, la croissance n’est que la conséquence d’une chaîne de millions de décisions prises par les acteurs économiques : investissement, innovation, embauches, dépenses de consommation ...
Ainsi, ce n’est pas la croissance qui est à l’origine de l’emploi, mais plutôt la somme d’une myriade de micro-décisions dont l’embauche qui génére la croissance, laquelle va, à son tour, stimuler la création d’emplois. Et ainsi de suite :
l’emploi crée l’emploi (par les revenus qu’il génère dépensés dans l’économie). Il ne se partage pas ; il se multiplie !

C’est ce cycle vertueux qui s’est détraqué en Europe et qu’il est urgent de rétablir par la coopération de tous les acteurs économiques et décideurs !

Et l’huile dans les rouages, s’appelle la confiance : or c’est bien cet ingrédient qui fait particulièrement défaut dans la grande machine économique depuis la crise des "Subprimes" de 2008.

Les dettes colossales accumulées par les Etats depuis une quinzaine d’années, ont déclenché au mois d’août 2011, à partir de la défaillance de la Grèce, une grave crise des "Etats-Providence"en Europe, et conduit à des politiques de rigueur et de restriction budgétaires dont on éprouve actuellement les effets récessifs dans l’Union. Face à cette nouvelle crise, les particuliers ont été enclins à épargner par précaution et peur du lendemain, plutôt que de consommer (le taux d’épargne des Français a atteint le niveau record de 16,8% !), tandis que les entreprises ont réduit ou suspendu leurs investissements, retardé des projets stratégiques, pour faire face à une moindre demande intérieure ...

Il faut sortir de la spirale dépressive

Le défi actuel pour le nouveau président de la France et son gouvernement est de sortir rapidement de cette spirale dépressive. Et de rétablir la confiance auprès des acteurs économiques. C’est un défi qui s’impose tout autant aux dirigeants Européens. Car la France ne se sortira pas seule d’une crise aux ramifications inter-pays ...

Créer les conditions du rebon. Si les politiques n’ont pas de baguette magique pour créer directement des emplois, ils ont un pouvoir décisif : celui de créer un environnement favorable, permettant aux initiatives de se déployer pleinement, aux entreprises de se développer, de renforcer leurs capitaux propres, d’attirer des actionnaires, de lancer de nouveaux produits et services, d’investir dans l’innovation, de moderniser leurs équipements, d’explorer les nouveaux chemins de l’économie durable, les éco-produits, de défricher de nouvelles filières productives et de services aux personnes ... et donc d’embaucher !

Sur ce site nous avons déjà donné des pistes pour lever les nombreux blocages qui pèsent sur l’initiative entrepreneuriale et sur les PME de croissance.

Que nos gouvernants français et européens s’emparent sans attendre de ces leviers de réformes structurelles avec responsabilité, clairvoyance, courage et ténacité. Et qu’ils fassent du Travail et de l’Emploi la priorité des priorités de 2012.
Les peuples leur en sauront gré.

Jacques Gautrand
jgautrand [ @ ] consulendo.com

(*) « Pour créer des emplois, il faut créer des employeurs ! », répétait inlassablement André Mulliez, chef d’entreprise emblématique de la Région Nord et fondateur de Réseau Entreprendre

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