La création d’entreprises dans le cadre de la franchise ne représente qu’une faible proportion des nouvelles entreprises qui voient le jour chaque année en France.
En l’absence de statistiques officielles, les professionnels l’évaluent à environ 5 000 par an.
Les données de référence sont recueillies par la Fédération française de la franchise (FFF) qui recense le nombre d’unités franchisées : en 2008, le parc total (49 094 ) s’est enrichi de 3098 unités supplémentaires (il s’agit là d’un chiffre net qui tient compte des unités fermées, cédées ou réintégrées en succursales).
Qu’est-ce que la franchise ?
Un franchisé est un entrepreneur indépendant associé à une enseigne, à une marque, qui bénéficie de la part du réseau franchiseur d’une assistance continue, moyennant des contreparties (droits d’entrée, redevances, respect d’un concept, etc.).
La franchise n’est pas une variante du salariat ; il n’existe pas de lien de subordination entre le franchisé et son franchiseur : il s’agit d’une relation contractuelle entre deux partenaires autonomes, impliquant des droits et devoirs réciproques.
Se lancer en franchise, suppose toutefois un mise de fonds beaucoup plus importante que la création ex-nihilo, pour laquelle, selon l’INSEE, 50% des créateurs déboursent moins de 8 000 euros.
Démarrer une activité en franchise implique, de la part du franchisé, un apport personnel en capitaux que le journal spécialisé "Franchise Magazine" évalue à entre 40 000 et 120 000 euros. Cet apport peut représenter jusqu’à 50% de l’investissement total ; le recours à l’emprunt bancaire étant nécessaire dans la majorité des cas. Un investissement qui englobe les droits d’entrée dans le réseau, l’aménagement des locaux, un éventuel droit au bail, le financement du stock, etc.
Ce sont des sommes conséquentes qui constituent un premier filtre en réduisant "mécaniquement" le nombre de candidats potentiels.
Mais le fait de devoir investir, dès le départ, des sommes plus importantes que lorsque l’on se lance seul, apparaît comme un gage plus fort de pérennité. En effet, on estime que 8 à 9 franchisés sur 10 sont encore en activité au bout de cinq ans, alors que le pourcentage de défaillance est de 40 à 50% dans la création ex-nihilo.
Effet réseau. Ceci est notamment dû à l’effet réseau. D’abord les enseignes qui ont pignon sur rue effectuent une sélection de leurs futurs franchisés - il en va de la réputation et de la pérennité du franchiseur. Ensuite, compte tenu de la mise de fonds importante, le créateur est enclin à apporter davantage de soins à l’étude et au montage de son dossier, à l’élaboration du business plan, et à solliciter des conseils spécialisés. Et puis, les franchisés qui se lancent sont censés bénéficier d’une assistance, d’un accompagnement, de méthodes éprouvées, de la part de leur franchiseur ...
La crise, les conditions plus draconiennes mises par les banques à l’octroi de crédits, vont probablement ralentir le rythme de développement de la franchise et le nombre de créations. (Notons, au passage, que le statut de l’auto-entrepreneur - largement médiatisé par les pouvoirs publics - s’avère inadapté à la création d’une entreprise en franchise).
Le président de la FFF, Guy Gras, directeur juridique du groupe Yves Rocher, se montre confiant. Dans une interview pour L’Express, il nous déclarait : « la franchise est bien dimensionnée pour faire face à la crise : c’est un système qui sécurise les entrepreneurs et les banquiers. (...) C’est un système sain. La franchise repose sur le transfert d’un savoir-faire pour donner un avantage concurrentiel au franchisé. Si cet avantage concurrentiel n’est pas au rendez-vous, il n’y pas de franchise ! (...) Le franchiseur a la responsabilité d’assurer la réussite du réseau. C’est un système gagnant-gagnant. Et les banques l’apprécient. »
Cependant, les incertitudes de la conjoncture économique doivent inciter les acteurs à redoubler de vigilance. Aux franchiseurs d’être rigoureux et responsables dans le choix des candidats. Aux futurs franchisés, de faire preuve de discernement dans la sélection de leur réseau.
« La crise doit conduire les réseaux à être d’autant plus vigilants dans leur recrutement, insiste Guy Gras. On ne peut pas se permettre d’envoyer nos franchisés dans le mur… »
J.G.
Retrouvez de nombreuses informations pratiques, des conseils, des témoignages dans le N° Hors-Série FRANCHISE 2009 de L’EXPRESS
Franchise 2009 : Remise des premiers « Coups de coeur » de L’EXPRESS en partenariat avec L’Observatoire de la franchise
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