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Insensiblement, la France est devenue un pays d’entrepreneurs. Une révolution silencieuse dans ce (...)

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La chronique de Jacques Gautrand - Été 2017
Déconnexion
 

Quel est le propre de l’homme contemporain ? Se connecter ! L’homo connexus a remplacé le Cogito cartésien : « Je me connecte, donc je suis » ...

Ce réflexe de connexion est devenu un geste universel, sans frontières et multiculturel. Nous nous retrouvons accros à nos prothèses « digitales » : on ne les lâche plus d’un pouce.

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Ces écrans compacts et mobiles se sont diffusés à la surface du globe encore plus vite que l’électricité et le téléphone. Et ils sont plébiscités par les populations. Au Kenya, le paiement par Smartphone est désormais certainement plus répandu qu’en France !

C’est entendu, nous avons le monde à portée de doigts… Conséquence, nous recevons à jet continu une foule d’infos, d’alertes et de posts. Un flux intarissable qui charrie le pire et le meilleur, l’utile et le futile, le vrai et le Fake
Les médias sociaux où chacun étale complaisamment ses moindres faits et gestes, ses humeurs, ses commentaires et ses vanités … sont le café du commerce à la puissance mille.
Dès 1979, avant le règne d’Internet, le sociologue américain, Christopher Lasch, décrivait déjà l’avènement de la « culture du narcissisme » : nous y sommes !

Nous croulons sous une masse énorme de signaux, données, alertes, courriels et autres messages qui outrepassent largement notre capacité d’assimilation et anesthésient probablement aussi notre capacité de discernement - fondement de l’intelligence.

Certes, nous pouvons communiquer plus simplement et plus rapidement avec nos proches. Nous pouvons être joints à tout moment où que nous soyons... Mais cet "âge de l’accès" universel n’est pas sans inconvénients. Cette stimulation incessante, cette hyperconnexion effrénée, parfois compulsive, nous mettent dans un état de veille permanent, "sans trêve ni repos", ce qui est inévitablement source de stress, de frustration, de tensions, avec des retombées négatives pour son équilibre personnel et relationnel dans la vie « réelle »...

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Nos prothèses interconnectées, avec les multiples services et usages qu’elles génèrent, se sont rendues, en moins de vingt ans, indispensables à notre quotidien. Pour les plus jeunes générations, elles sont des sortes de « doudous » digitaux qu’ils caressent et manipulent compulsivement à tout bout de champ, de jour comme de nuit.
Quel est l’objet que l’on touche le plus souvent aujourd’hui, du réveil au coucher, sinon son Smartphone ?

Diététique digitale

Face à cette "infobésité", cette inflation de sollicitations électroniques, une minorité de nos contemporains a décidé de se « déconnecter ». Il y a les purs et durs qui renoncent carrément à toute la panoplie des objets communicants.
Et les modérés, en quête d’une « diététique digitale », qui se mettent au « régime » en limitant volontairement le recours aux écrans à certaines plages du jour, de la semaine ou du mois.(1)

On voit même émerger un nouveau métier de coach en management personnel des usages digitaux, tandis qu’aux Etats-Unis se multiplient les séminaires et autres cures en désintoxication des addicts anonymes de la connexion.

La France qui ne fait jamais rien comme les autres pays, a même décidé d’inscrire dans le marbre de la loi en 2016 un « droit à la déconnexion » pour tout collaborateur d’une entreprise de plus de 50 salariés…

L’été et les grandes vacances offrent à chacun de nous l’occasion de réfléchir aux avantages et aux inconvénients d’une connexion compulsive.

Une start-up propose même de vous « confisquer » temporairement votre Smartphone (sans sa carte SIM) pendant vos vacances en le remplaçant par un mobile sans accès à Internet. Certideal, la start-up en question, « s’engage prendre le plus grand soin de votre Smartphone et vous fournit en échange un mobile de première génération ainsi qu’une box « détox » qui comprendra des essentiels pour des vacances plus zen : jeux de voyage et de poche, magazines, livre, et autres incontournables. A votre retour, deux possibilités : récupérer votre Smartphone ou poursuivre l’expérience et conserver le mobile prêté. Dans le dernier cas, Certideal vous soumettra une offre de rachat de votre Smartphone »...

Privilégier la contemplation plutôt que la connexion

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Je vous invite à profiter de la respiration des vacances pour prendre du recul, lâcher prise et vous astreindre à substituer, chaque jour, des moments de contemplation aux connexions électroniques.

Pour regarder le monde autour de soi, s’étonner des merveilles de la nature, de la beauté d’un paysage, accorder de l’attention aux autres, à ses proches, comme aux gens que l’on rencontre si l’on est en voyage...
C’est un exercice simple, à condition de s’y tenir, qui consiste à réorienter son regard des écrans vers le monde qui nous entoure présentement, à focaliser son attention sur les autres présents, à mobiliser son écoute plutôt que chercher une réplique immédiate à ce qu’on entend.

Retrouver aussi le plaisir de lire des livres et s’en accorder le temps. S’engager à écrire des cartes postales ou de courtes lettres manuscrites à des amis… Ils vous en seront reconnaissants.br />Marcher sur un sentier en écoutant les sons de la nature plutôt que les écouteurs de son baladeur… Goûter la splendeur du silence. Découvrir les bienfaits de la méditation.

Retrouver, ne serait-ce que le temps de l’été, des plaisirs simples qui font du bien à soi … et réfléchir sept fois avant de céder à la tentation de vouloir les « partager » sur un écran.

En attendant, je vous souhaite un bel été … connecté ou déconnecté !

Jacques Gautrand
Jgautrand [ @ ] consulendo.com

(1) On lira ou relira avec intérêt l’essai de Rémy Oudghiri, « Déconnectez-vous – Comment rester soi-même à l’ère de la connexion généralisée » (éditions Arléa, 2013)

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