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L’éditorial de Jacques Gautrand - Octobre 2010
Métiers à risques
 

Nous nous sommes passionnés pour le sort de trente-trois mineurs piégés, depuis le 5 août dernier, dans une galerie de mine de cuivre, à 700 mètres sous terre, au Nord du Chili. Et l’on se réjouit de leur sauvetage mi octobre. Au-delà de l’ingéniosité, de la performance technique de leur remontée à l’air libre, comment ne pas être impressionné par l’élan de solidarité manifesté par leur communauté de travail comme par la nation chilienne.

L’aventure de ces « gueules noires » - hier ignorées de tous, aujourd’hui visages poignants affichés sur tous les écrans de la planète -, vient utilement nous rappeler que nous ne vivons pas dans un monde totalement virtuel. Ainsi des actes familiers de notre quotidien comme téléphoner ou regarder une émission sur le câble, par exemple, seraient impossibles sans des infrastructures – en l’occurrence, des réseaux constitués de fils de cuivre - dont la matière première provient du travail des hommes, souvent au péril de leur vie.
- Et que dire des poissons que nous mangeons tranquillement en oubliant ces chalutiers et leurs équipages engloutis dans une tempête ...

La réclusion involontaire des mineurs chiliens dans les entrailles de la terre, leur lieu de travail quotidien, nous renvoie à la séquestration de sept salariés des sociétés Areva (ex Cogema) et Satom (filiale de Vinci), pris en otages le 15 septembre au Niger, à Arlit - leur lieu de travail - par des commandos d’Al Qaida au Maghreb ...

Risques et menaces

Hier les choses étaient simples : on savait distinguer les métiers à risques de tous les autres. Les métiers où l’on risquait sa vie étaient clairement identifiés ; ceux qui s’y engageaient le faisaient en pleine connaissance de cause, et souvent par passion : soldat, pompier, secouriste, policier, marin, plongeur, trapéziste, pilote d’essai, etc.

Il faut désormais intégrer le fait que tout salarié, en raison de sa nationalité ou de son appartenance à une entreprise emblématique ou « stratégique », peut être pris en otage ou être victime d’un attentat terroriste. Le seul fait pour un Occidental d’exercer son métier – quel qu’il soit - dans une des nombreuses zones « sensibles » de la planète, fait de lui, ipso facto, un otage potentiel. Otage de groupes mus par des mobiles politiques ou tout simplement par l’appât du gain – on pense à ces pirates qui abordent des navires de commerce au large de la Somalie ; les bateaux croisant dans cette zone devant désormais se faire escorter par des bâtiments de la Marine nationale ...

Et dans nos pays, le risque n’est pas minime avec l’intensification de la menace terroriste, si l’on en croit les mises en garde récentes des autorités publiques européennes et américaines.

Chacun en se rendant sur son lieu de travail, ou en effectuant son travail (on pense notamment aux conducteurs de moyens de transports publics, aux salariés de l’hôtellerie ou du tourisme) devient une cible potentielle de la violence aveugle. Les trois mille victimes de l’attentant du 11 septembre 2011 à New York sont mortes dans leur bureau, sans oublier les 343 pompiers et les soixante policiers qui ont perdu leur vie en leur portant secours ...

Pas de progrès économique sans garantir la sécurité des personnes

Ces considérations doivent nous inciter à réfléchir sur la sécurité comme composante indispensable de la vie économique.

On cite spontanément la liberté d’entreprendre, la démocratie, l’éducation, parmi les ingrédients nécessaires au développement harmonieux de toute économie. Mais n’oublions pas la sécurité des personnes, fondement de la relation de confiance, sans laquelle aucune activité économique ne peut durablement prospérer au bénéfice de tous.

On sait le drame des pays en proie à des guerres civiles, à des guérillas, lesquelles empêchent tout progrès matériel et social des populations.
Il ne peut y avoir de bien-être général dans l’insécurité.

La sécurité est un droit de l’Homme et du Citoyen. Elle n’est pas un fantasme d’occidental nanti.

Il incombe aux Etats, dans l’exercice de leurs fonctions dites « régaliennes », d’assurer la sécurité de leurs citoyens. Il ne peuvent se dérober à cette responsabilité première.

Mais il revient aussi aux décideurs économiques, aux dirigeants d’entreprises de ne pas négliger la sécurité de leurs collaborateurs, condition indispensable à l’accomplissement de leurs tâches.

L’entreprise comme « communauté de destin »

Si la libre entreprise, par définition, ne peut assurer son développement et sa pérennité qu’en prenant des risques, il doit s’agir avant tout de risques calculés.

L’entrepreneur moderne ne peut être ni un casse-cou ni une tête brulée ...

Un dirigeant responsable ne peut pas sacrifier la sécurité de ses collaborateurs à l’atteinte des seuls objectifs commerciaux ou financiers. La voie est sans doute étroite. Car le risque zéro n’existe pas, n’en déplaise au principe de précaution.

Face à la montée des périls, réels ou potentiels selon le contexte, une entreprise ne pourra vraiment faire face à ce défi qu’en se vivant comme une communauté de destin , c’est à dire : le sort de chaque collaborateur doit avoir autant de prix que l’entreprise elle-même.

Et d’ailleurs, si l’on appliquait ce principe dans toute entreprise, indépendamment d’une menace externe, on gagnerait certainement en considération, en ambiance au travail et en motivation.

Jacques Gautrand

- Pour nous contacter : jgautrand [ @ ] consulendo.com

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