Des livres & des auteurs
Ces entrepreneurs Made in France

Insensiblement, la France est devenue un pays d’entrepreneurs. Une révolution silencieuse dans ce (...)

Lire la suite 
Nos partenaires
 
A méditer...
Recevoir la newsletter
 
Flux RSS
http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/franchise/
Accueil
 
Le bloc-notes de Jacques Gautrand - Eté 2010
Les Français et l’entreprise ;
les Français et les entrepreneurs.
 

A l’heure où les Français prennent leurs vacances, il est intéressant d’observer comment ils vivent leur relation à l’entreprise.

Contrastant avec un climat général de morosité et de désenchantement entretenu par les grands médias audiovisuels, plusieurs enquêtes qui viennent d’être publiées, font ressortir un attachement des Français à leurs entreprises, et notamment les PME.
C’est réjouissant en cette période où l’on guette ardemment les bonnes nouvelles !

Le plaisir au travail

Ainsi à l’occasion du dernier baromètre « Le sens du travail » réalisé par BVA pour le Groupe BPI et le magazine L’Express (1) 75% des sondés affirment « avoir du plaisir à aller travailler » ( le sondage concerne les salariés en poste et ne reflète donc pas l’opinion des 4 millions de personnes en recherche d’emploi ...).

Certes, tout n’est pas merveilleux au pays de l’entreprise, et l’enquête BVA fait aussi ressortir l’attente d’améliorations dans plusieurs domaines : les salariés souhaiteraient une meilleure reconnaissance de leur travail par leur supérieur hiérarchique (à quoi sert un manager, s’il ne sait pas encourager et soutenir son équipe ?) ; davantage de possibilités d’évolutions professionnelles ; un salaire plus élevé ...
Comme l’a souligné la sociologue Dominique Méda * du Centre d’études de l’emploi, lors de la présentation de cette enquête : « Le montant du salaire est aujourd’hui la première source d’insatisfaction au travail ; car la rémunération n’a pas qu’un aspect financier, elle est un élément important de la reconnaissance symbolique de l’individu. »
Une dimension sous-estimée par les gestionnaires ...

Les français et l’entreprise ;
les Français et les entrepreneurs.

Les insatisfactions que ressentent aujourd’hui les salariés dans l’entreprise, on les retrouve clairement exprimées dans une autre enquête réalisée par l’Ifop pour le cabinet Michael Page et le quotidien Le Monde à l’occasion de la remise du "Trophée du Capital humain" en juin. (2) Les salariés des grands groupes interrogés y font état du « manque d’écoute et de reconnaissance » de la part de leurs managers ; « ils estiment à 64% que leur implication personnelle est mal prise en compte dans leur rémunération ; ils déplorent aussi un partage inéquitable des profits entre dirigeants, actionnaires et salariés ... »

Cependant, 73% des sondés se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle. Et le travail demeure une source de réalisation de soi et « d’épanouissement personnel » pour 65% des sondés dans l’enquête BVA-BPI-L’Express.

Fierté d’appartenance à l’entreprise

Ainsi malgré les réserves exprimées quand aux modes de management ou d’organisation, une large majorité de salariés valorisent leur appartenance à leur entreprise : 71% des sondés se disent « fiers de travailler pour leur entreprise » (BVA) ; ils sont également 72% à exprimer ce sentiment dans l’enquête Ifop pour Michael Page …

S’ils apprécient l’entreprise dans laquelle ils travaillent, quelle opinion les salariés ont-ils de leurs dirigeants ?
Les résultats sont plus contrastés : selon BVA, 12% en ont une très bonne image ; 48 % plutôt une bonne image (total 60%, en baisse par rapport à 2007) ; à comparer aux 10% qui en ont une très mauvaise image et aux 29% plutôt une mauvaise ...

Plus l’entreprise est petite, plus le dirigeant est apprécié ...

On notera que l’image du dirigeant est d’autant plus bonne que l’entreprise est petite : 76% des salariés de TPE ont une bonne opinion de leur patron contre 54% dans les sociétés de plus de 1000 salariés ...

C’est, en effet, une constante de nombreuses enquêtes : les dirigeants de PME ont davantage la cote aux yeux des Français que les PDG des grands groupes - et la crise financière n’a pas arrangé les choses auprès de l’opinion publique.

Une autre enquête réalisée par OpinionWay à l’occasion du Salon des Entrepreneurs de Lyon (3) confirme ce clivage : 87% des sondés font confiance aux patrons de PME/TPE pour contribuer au dynamisme de l’économie, alors qu’ils ne sont que 30% à accorder leur confiance aux dirigeants des grandes entreprises …

Besoin de proximité

Cette enquête fait ressortir le besoin de proximité que les Français adressent aux entrepreneurs. Ils les considèrent d’abord comme les créateurs du développement économique local ; et un développement qui doit être générateur d’emplois.

Quand OpinionWay demande aux sondés de caractériser « l’entrepreneur idéal », ils répondent majoritairement : « celui qui crée des emplois ». (Alors que lorsque l’on pose cette question aux seuls entrepreneurs, ils répondent quant à eux : « celui qui à une passion à faire partager » !).

Dans une période de profondes mutations, l’entreprise reste donc un point d’ancrage très fort pour les Français. Ils attendent surtout de celle-ci qu’elle leur apporte de la sécurité économique dans un monde incertain et lourd de menaces.

Ces différentes enquêtes font aussi apparaître une forte demande de reconnaissance personnelle : un levier de motivation que les cadres dirigeants devraient davantage prendre en compte (Les courriels et les tableurs ne remplacent pas la qualité de la relation interpersonnelle ! on ne fait progresser ses collaborateurs qu’en leur accordant de l’attention ...).

L’attachement des Français à des entreprises à « taille humaine » est une excellente nouvelle pour les entrepreneurs. Cela doit stimuler leur énergie et leur implication. Cela accroît aussi leur responsabilité économique et sociétale. Notamment vis à vis des jeunes qui décrivent "l’entrepreneur idéal" comme « celui qui s’inscrit dans le développement durable » (sondage OpinionWay) ...

Les entrepreneurs d’aujourd’hui créent les emplois de demain

Face à l’explosion des déficits publics et à l’indispensable réforme de l’Etat Providence asphyxié par son hypertrophie, les Français ont pris enfin conscience que « les entrepreneurs d’aujourd’hui sont les emplois de demain » : 86% des sondés par OpinionWay. Une reconnaissance qui transcende les clivages politiques : 94% des électeurs de droite et 84% des électeurs de gauche partagent ce point de vue.

Un consensus qu’on aimerait bien retrouver sur d’autres enjeux économiques d’avenir pour notre pays.

Jacques Gautrand
jgautrand [ @ ]consulendo.com

Notes :

- (1) Sondage BVA pour BPI et L’Express , réalisé du 28 avril au 6 mai 2010 auprès d’un échantillon de 1000 salariés représentatif de la population active occupée.
Découvrez les résultats du sondage

- (2) Sondage IFOP pour Michael Page réalisé du 29 avril au 6 mai 2010 auprès d’un échantillon de 1004 salariés d’entreprises de plus de 1500 personnes.
Découvrez les résultats du sondage

- (3) Sondage OpinionWay réalisé pour Ciel et CCI-Entreprendre en France, à l’occasion du Salon des Entrepreneurs de Lyon. Etude quantitative réalisée du 28 au 30 avril 2010 auprès d’un échantillon de 1047 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Découvrez les résultats du sondage

* Sur le "malaise dans le travail", on lira avec attention l’article que Dominique Méda consacre à un essai de Matthew B. Crawford : « Eloge du carburateur - Essai sur le sens et la valeur du travail » (éditions La Découverte - 2010) sur le site Liens socio , le portail francophone des sciences sociales :

« Le malaise actuel de la société tient en partie au malaise dans le travail, au malaise du travail. Le sens du travail s’est perdu, le travail ouvrier et le travail de bureau ont subi une dégradation certaine, les travailleurs ne comprennent plus ce qu’ils font : tout se passe comme si les biens et services qu’ils produisent se dressaient devant eux telle une puissance étrangère. (...)
Les travailleurs ne sont plus en confrontation directe avec le réel, ils ne savent plus pour l’élaboration de quel produit final ils travaillent, ils doivent poursuivre des objectifs qui sont purement instrumentaux et ne sont plus en rapport avec le bien ou le service à produire : les logiques qui se sont interposées entre le réel à transformer et les travailleurs, les objectifs intermédiaires inventés par les managers, devenus pour eux objectifs finaux, ont créé un niveau de réalité qui rend l’exercice du travail insensé au sens propre du terme. »

- Lire l’article de Dominique Méda

Lire aussi...
 Consulendo fait sa mue
 L’entreprise "responsable"…
mais responsable de quoi exactement ?
 LA FRANCE EN 2018
Peut-on parvenir à « une vision partagée » de l’entreprise ?
 Quel rôle pour l’entreprise au 21ème siècle ?
 PME-TPE :
une rentrée sociale pleine de promesses... et d’inconnues
 Déconnexion
 L’Europe,
notre histoire, notre avenir
 Présidentielle 2017
Le « modèle social français » en questions
 Le travail est-il fini ?
Non, car les besoins sont infinis !
 LA FRANCE EN 2017
Facteurs d’incertitudes et motifs d’espérance...
 IDÉES POUR 2017 (III)
Rêvons d’une France aux 20 millions d’actionnaires...
 Entrepreneurs,
qu’attendre des politiques ?
 IDÉES POUR 2017 (II)
La réforme fiscale , « mère » de toutes les réformes
 Démocratie directe vs Démocratie représentative :
laquelle triomphera à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux ?
 IDÉES POUR 2017 (I)
Pour ou contre un revenu universel d’existence ?
 La vraie "fracture" française
 DROIT DU TRAVAIL : LA RÉFORME INTROUVABLE
 L’esprit d’entreprise et d’initiative : une authentique « énergie durable » pour la France ...
Ne la décourageons pas !
 La grande transformation numérique
 L’économie « participative » en questions
 Présentation
 Jacques Gautrand Conseil

 Imprimer

 Envoyer à un ami

  Plan du site  |   Mentions légales  |   Crédits  |   Haut de page