Un revenu proportionnel à la taille de la PME
L’étude de l’INSEE pour la CGPME montre que le salaire des dirigeants de PME est proportionnel à la taille de l’entreprise qu’ils dirigent (sans préciser quelle est la nature de l’actionnariat des entreprises du panel étudié- familial majoritaire ou minoritaire ?).
Ainsi, en haut de l’échelle, le salaire net annuel (en équivalent temps plein) d’un dirigeant d’entreprise de plus de 50 salariés s’élevait à 107 110 euros en 2010, soit 8 925,83 euros par mois.
En comparaison, le salaire annuel d’un dirigeant d’entreprise de moins de 20 salariés est 2,10 fois moins élevé : il s’élevait en moyenne à 50 980 euros en 2010, soit 4 248,33 euros par mois. Tandis que, au milieu de la fourchette, celui d’un dirigeant d’entreprise employant entre 20 et 50 salariés s’établit à 77 270 euros annuels, soit 6 439 euros mensuels.
Moyenne. Le salaire annuel net moyen en équivalent temps plein, toute taille (jusqu’à 250 salariés - NDLR) et tous secteurs confondus, s’établit à 65 200 euros en 2010, soit un peu plus de 5 433 euros par mois - en hausse de 7,1 % sur un an.
Entre 2009 et 2010, la progression a été plus marquée pour les chefs d’entreprise de moins de 20 salariés (+8,9 %) que pour les autres catégories d’entreprises (+1,8 % pour les dirigeants d’entreprise employant entre 20 et 50 salariés ; +2,5 % pour les dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés).
A noter que le secteur des activités financières est celui où la rémunération des dirigeants d’entreprises est la plus élevée (111 130 euros/ans en 2010 soit une hausse de 5,6 % toute taille confondue). Ceci impacte à la hausse le niveau du salaire annuel net moyen des dirigeants employant moins de 20 salariés, cette catégorie regroupant 84 % des effectifs de dirigeants de ce secteur.
Pour le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, « ce niveau de rémunération est plus que raisonnable au vu des risques personnels et professionnels pris par ces dirigeants qui font la croissance et l’emploi dans notre pays. »
Il est, en effet, évident que ces revenus « raisonnables » n’ont rien à voir avec les émoluments des patrons des grandes entreprises cotées en Bourse qui atteignent des sommes extravagantes et que le « raisonnement » économique a bien du mal à justifier – sauf à se lancer dans des explications emberlificotées à propos d’un présumé « mercato » mondial des grands patrons …
Pour revenir à cette intéressante étude de l’INSEE/CGPME, il serait souhaitable de préciser la portée des données publiées : il semblerait que celles-ci concernent uniquement les salaires stricto sensu des dirigeants - et des seuls dirigeants salariés (lesquels ne représentent qu’une partie des patrons de PME ...) . Or il serait intéressant de pouvoir disposer d’un panorama assez précis des revenus des dirigeants de PME au sens global. D’une part les revenus des dirigeants non salariés, et aussi les revenus complémentaires, distincts des salaires : dividendes des actions détenues dans l’entreprise, revenus de parts de SCI (société civile immobilière), loyers commerciaux, revenus de liquidités placées en compte courant d’associé, etc. J’invite les initiateurs de l’étude à nous éclairer sur ce point.
J.G.
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