ETUDE

Des Français de plus en plus entreprenants  

Entreprendre, créer sa boîte, se mettre à son compte... sont des décisions de plus en plus courantes aujourd’hui. Notamment pour les jeunes générations, baignant dans la culture "start-up", et qui voient dans l’entrepreneuriat le moyen de prendre en main leur destin et de donner du sens au travail. C’est un phénomène sociétal remarquable dans notre pays façonné par le culte des grandes institutions, de l’État "stratège", planificateur et protecteur... Où l’ambition de tout jeune cadre était, il n’y a pas si longtemps, de réussir un "plan de carrière" ascensionnel en CDI dans un grand groupe. Une étude publiée à l’occasion du 19ème salon SME à Paris (25 & 26 septembre 2017) confirme cette évolution.



15% des français de 18 à 65 ans sont ou ont été entrepreneurs, ce qui représenterait au total quelque 6 millions de personnes ayant l’expérience de l’entrepreneuriat dans leur parcours professionnel. C’est ce que fait ressortir une étude originale sur « L’entrepreneuriat dans les trajectoires professionnelles des français » réalisée par les organisateurs du salon SME à l’occasion de sa 19ème édition (Paris, 25 & 26 septembre 2017) *

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- 81% d’entre eux se sont lancés dans l’entrepreneuriat par choix et non comme un "pis-aller", précise l’étude du SME. Seulement 19% d’entre eux déclarent s’être mis à leur compte « par obligation, pour créer son propre emploi ou compléter ses revenus. »

« Les Français sont de plus en plus nombreux à considérer l’entrepreneuriat comme une étape de leur parcours professionnel. Pour certains, c’est l’unique projet professionnel de leur vie quand pour d’autres, ces activités entrepreneuriales alternent avec des périodes de salariat, par envie, challenge ou par contrainte pour créer leur propre emploi : il est parfois plus facile de trouver des clients qu’un employeur ! », commente Alain Bosetti, Président du Salon SME.

- 29% des « Français-entrepreneurs » disent « savoir qu’ils deviendraient entrepreneurs quand ils ont débuté leur parcours professionnel. »

- 74% d’entre eux ont choisi de créer leur propre entreprise. Cette proportion reste très élevée quel que soit l’âge de l’entrepreneur : de 72% pour la tranche 45/54 ans jusqu’à 90% pour la tranche 25/34 ans.

- Pour 78%, cette activité est exercée à titre principal c’est-à-dire qu’elle génère l’essentiel de leurs revenus.

Peu de salariés employés

L’écrasante majorité des entreprises créées ne compte que très peu de salariés : Au plus fort de leur développement, 94% des entrepreneurs emploient moins de 10 salariés.

Seulement 6% des créations deviendront des PME ou des ETI (entreprises de taille intermédiaire avec plus de 250 salariés)...

Rappelons que La France comptait en 2016, 3,61 millions de TPE employant moins de 10 salariés, soit selon l’INSEE, 96% du total des entreprises.

On dénombre chez nous quelque 4 000 ETI alors que l’Allemagne en compte trois fois plus !

La fin de l’aventure... n’est pas nécessairement définitive

On sait qu’une entreprise sur deux ne passe pas le cap des cinq ans (le taux de pérennité est cependant plus élevé lorsque le créateur bénéficie du soutien d’un réseau d’accompagnement à l’entrepreneuriat, ou lorsqu’il se lance au sein d’un réseau de franchise ou de commerce organisé).

L’aventure entrepreneuriale prend généralement fin lorsque l’entreprise ne parvient pas à être rentable et suffisamment rémunératrice :

- 22% des entrepreneurs interrogés lors de l’enquête du SME déclarent avoir cessé leur activité parce qu’elle dégageait des revenus insuffisants et 16% parce que ces revenus étaient instables, 11% parce que le développement de l’activité était insuffisant. 11% ont fait faillite ou déposé de bilan (cessation de paiement).

Pour autant, l’échec n’est plus considéré comme rédhibitoire : 50% des sondés se disent tout à fait prêts à entreprendre à nouveau et 34% le referaient peut-être.

53% jugent l’acte d’entreprendre comme « une expérience très enrichissante même si elle est difficile. »

(*) Étude menée pour le compte du Salon SME par l’institut Creatests, sur Internet, en juin et en juillet 2017, auprès de 2 071 français âgés de de 18 à 65 ans, résidant en France métropolitaine. L’échantillon est représentatif sur les critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de répartition géographique (méthode des quotas, sans redressement statistique).