PRÉSIDENTIELLE 2017 : la CPME fait 89 propositions de réforme et interpelle les candidats sur leur politique à l’égard des entreprises   

Paris, le 6 mars 2017. Sous le titre « 5 ans pour agir », la confédération des PME (CPME, ex-CGPME) vient de publier, en prévision de l’élection présidentielle, 89 propositions de réforme (1) et a invité ce jour les principaux candidats à venir détailler leur politique à l’égard des entreprises devant ses adhérents.



La CPME interpelle les candidats à la présidentielle 2017

Le 6 mars 2017, se sont succédé à la tribune Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan, devant un parterre de dirigeants de petites et moyennes entreprises réunis au siège de la CPME, au cours d’une matinée très dense animée par le président de la confédération, François Asselin. On a noté l’absence de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon...

Les candidats présents ont abondé dans le sens des souhaits de la CPME d’une réduction de la fiscalité pesant sur les sociétés, fiscalité qui handicape les PME et compresse leurs marges (une des causes de leur sous-capitalisation structurelle).

Autres points de consensus entre les candidats présents : la simplification administrative, destinée à réduire "l’impôt paperasse" qui accapare l’entrepreneur (et le détourne de ses tâches prioritaires), et l’appel à une « stabilité fiscale et réglementaire » qui fait aujourd’hui cruellement défaut. Ainsi Emmanuel Macron s’est-il engagé à ce qu’un même impôt ne puisse pas faire l’objet de modification au cours d’un mandat de cinq ans...

L’ex-ministre de l’économie et François Fillon convergent sur l’engagement à plafonner à 30% (charges sociales comprises) l’impôt sur le capital et ses revenus. Tous les deux ont aussi plaidé en faveur d’"une administration qui adopte une attitude d’accompagnement et de conseil de l’entrepreneur plutôt qu’une posture de contrôle et de sanction".

En revanche, Marine Le Pen a été beaucoup moins convaincante lorsqu’elle a abordé la question controversée de la sortie de la zone euro et la création d’un "nouveau franc" ou de l’imposition d’une sur-taxation sur les produits importés. Elle n’a pas réussi à lever les craintes légitimes des PME qui travaillent à l’international et qui bénéficient de « l’interdépendance actuelle des économies » : comme l’a objecté un chef d’entreprise qui réalise une bonne partie de son chiffre d’affaires à l’étranger, une telle surtaxe déclencherait des mesures de rétorsion immédiate de la part des autres pays, ce qui freinerait inévitablement les exportations françaises...
Sans parler de la fuite des capitaux qui ne manquerait de se produire dès l’annonce d’une sortie de l’euro, entraînant fatalement la mise en place d’un contrôle des changes, lequel handicaperait fortement tous les entrepreneurs qui prospectent ou travaillent sur des marchés étrangers...

De nombreuses convergences avec le programme Fillon

Parmi les mesures préconisées par la CPME, c’est manifestement le programme de François Fillon qui colle le plus aux attentes des PME :

Ainsi le candidat de la droite et du centre a annoncé qu’il supprimerait le Compte Pénibilité que la confédération des PME juge « inadapté et inapplicable ».
Il a aussi annoncé qu’il supprimerait le prélèvement à la source, dispositif contre lequel s’est vivement élevée la CPME (c’est aussi l’engagement de Nicolas Dupont-Aignan) et qu’il supprimerait l’ISF, « impôt absurde », selon ses propres termes (alors qu’Emmanuel Macron souhaite le conserver en le "spécialisant" sur le patrimoine immobilier).

Par ailleurs François Fillon a annoncé qu’il relèverait « dès cet été », en le doublant, le niveau de déclenchement des seuils sociaux (de 11 à 50 salariés et de 50 à 100) , ce qui correspond à la proposition N°86 de la confédération patronale. Par ailleurs le candidat s’est dit aussi favorable, comme la CPME, à la création d’un "contrat de croissance", contrat de travail lié à des objectifs de développement économique et contenant une clause de rupture prédéfinie.

(1) 89 Propositions pour les TPE-PME « 5 ans pour agir 2017-2022 ». Ce document de 22 pages détaille les 89 propositions de la CPME en 4 chapitres :

- « Encourager la prise de risques au lieu de la sanctionner ;
- « Agir pour un environnement favorable au développement des artisans, TPE et PME ;
- « Accélérer l’innovation et favoriser un développement responsable des start-up, TPE et PME ;
- « Engager un dialogue social serein et non contraint. »