Les TPE considèrent le poids des impôts et des charges comme un frein au développement de leur activité  

Paris, le 7 septembre 2016. Exaspérés par une fiscalité jugée "inéquitable", "incompréhensible" et "confiscatoire", les dirigeants de TPE, interrogés pour le baromètre trimestriel Fiducial-Ifop *, appellent de leurs vœux une réduction des impôts et des charges, accompagnée d’une diminution du train de vie de l’État et des collectivités locales. Cependant, ils se montrent dubitatifs sur la capacité des politiques à mener à bien cette indispensable réforme.



81 % des dirigeants de TPE jugent la fiscalité française « inéquitable », une situation qui se serait même aggravée depuis 2012 selon 66 % d’entre eux.

68 % de ces entrepreneurs jugent la fiscalité française « confiscatoire ».
Seul un dirigeant de TPE sur cinq (19 %) estime, par rapport à ses revenus, payer à titre personnel l’impôt juste (TVA sur la consommation, impôts locaux, impôt sur le revenu…). Tous les autres (soit 79 % des sondés) considèrent la note trop élevée !

En dépit des transferts de prélèvements fiscaux opérés depuis 2014 au bénéfice des entreprises, notamment via le CICE et le Pacte de responsabilité, 57% des dirigeants interrogés ont le sentiment de subir une augmentation de leur fiscalité professionnelle.

En outre, 64% des dirigeants de TPE estiment qu’ils payent proportionnellement plus d’impôts que les grandes entreprises et les PME...

« Diminuez les impôts et les charges ! »

Ces chefs d’entreprises vivent la fiscalité comme un frein pour le développement de leur entreprise.

Parmi les obstacles les plus importants, 96 % des TPE citent le poids des charges patronales sur les bas salaires, le niveau de l’impôt sur les sociétés (87 %) mais aussi une réglementation fiscale incompréhensible (85 %) et une complexité administrative des déclarations (80 %).

En prenant en considération la situation économique et financière de la France, les patrons revendiquent massivement une réduction de l’impôt sur les entreprises (86 %) et les particuliers (79 %) ainsi que la baisse des charges sociales des entreprises (92 %). Ils estiment réaliste de procéder à des baisses moyennes d’environ 25 % sur l’ensemble de ces impôts et charges.

Parmi les priorités à mettre en oeuvre, les dirigeants interrogés plaident pour une réduction significative (27 %), voire une suppression des droits de succession (47%).

Toutefois, il convient de le souligner, les dirigeants de TPE sont partagés quant à la nécessité de remettre en cause l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et l’impôt sur le revenu.

Parmi les pistes d’évolution, la proposition de remplacer le taux progressif de l’impôt sur le revenu par un taux fixe applicable à tous comme la CSG peine à convaincre, même si une courte majorité (52 %) y est favorable.

73% des entrepreneurs pensent qu’il est possible de réduire l’endettement de la France et les déficits publics tout en baissant les impôts, à condition de réaliser des économies.

A la question « quels postes budgétaires faut-il réduire en priorité ? », 76 % répondent les dépenses de l’État et des collectivités territoriales, 42 % le nombre de fonctionnaires et 38 % les prestations sociales. 67 % préconisent une diminution du budget des collectivités territoriales.

DUBITATIFS

Les dirigeants de TPE doutent de la capacité des partis politiques à réformer le système fiscal. Et 83 % d’entre eux ne s’attendent pas à ce que le prochain gouvernement baisse les impôts. Cependant ils restent attentifs aux propositions des candidats à la présidentielle en matière de réforme fiscale : celles-ci constitueront pour 25 % d’entre eux un choix déterminant dans leur vote et, pour 36 %, un facteur important mais pas déterminant.

* Le Baromètre Fiducial des TPE est réalisé par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, représentatifs des 3,2 millions de TPE françaises. Cette enquête trimestrielle recueille l’opinion des TPE sur des sujets considérés comme des enjeux de la prochaine campagne présidentielle.