Bonnes pratiques

Et si vous essayiez le "Slow-Management" ?  

Après le "Slow-Food" créé en réaction aux excès du "Fast-Food", voici que l’on parle du "Slow-Management"... mais de quoi s’agit-il exactement ?
Explications et recommandations par Mireille Barthod, enseignant-chercheur à l’INSEEC Business School.*



Le "Slow-Management", facteur de bien-être au travail ?
Mireille Barthod -Groupe INSEEC par Mireille Barthod, enseignant-chercheur à l’INSEEC Business School.*

DÉFINITION

Le "slow management" a pour philosophie de replacer l’humain au centre de la performance de l’entreprise. Cela implique que le manager aille régulièrement à la rencontre de ses collaborateurs ; son management doit s’attacher à stimuler l’autonomie des salariés, l’estime de soi et à développer leurs talents et leurs compétences.

COMMENT INSTALLER LE "SLOW MANAGEMENT" AU SEIN DE SON ENTREPRISE ?

- 1. SOYEZ A L’ÉCOUTE DE VOTRE ÉQUIPE

Il est primordial, dans un premier temps, que le manager de l’entreprise soit le premier impliqué dans la démarche de cette recherche du bien-être au sein de son entreprise. Il communique alors son enthousiasme à ses collègues de travail. Pour cela, il instaure un mode de gouvernance basé sur l’écoute des problèmes concrets en allant à la rencontre des salariés. Il peut alors prendre des mesures d’améliorations pratiques et rapides avec les salariés concernés.

- 2. LAISSEZ VOS SALARIÉS DEVENIR AUTONOMES

Les salariés se sentant écoutés et acteurs de leur entreprise, ils deviennent autonomes, développent leurs talents et leurs compétences de manière fluide et naturelle. Un processus de reconnaissance sociale se fait pour eux à ce moment-là. La définition du bien-être au travail se construit peu à peu à partir de ce point.

- 3. STIMULEZ L’ESTIME DE SOI

Le manager et l’employé s’engagent dans une "opérationnalisation" au quotidien du bien-être au travail. Le sentiment de bien-être génère la créativité et l’ouverture d’esprit et aussi une meilleure estime de soi. La prise de confiance en soi se développe chez les salariés et les amène naturellement à un travail plus efficace et donc à de meilleurs résultats pour eux ainsi que pour l’entreprise. Un cercle vertueux de réussite s’instaure et se reflète à la fois, sur sa vie professionnelle et sur sa vie privée.

- 4. AUTORISEZ VOS SALARIÉS A PRENDRE DES DÉCISIONS ET RESPONSABILITÉS

Dès lors que le sentiment de bien-être génère la créativité et l’ouverture d’esprit, de nouvelles activités peuvent être proposées aux salariés. Ceci débouche sur l’autorisation, par le manager, à ce que le salarié devienne plus responsable et donc prenne des décisions. A travers des rencontres régulières, les salariés peuvent donner leur avis et argumenter leurs décisions en fonction d’éventuels soucis rencontrés.

- 5. SURVEILLEZ L’INDICATEUR DE BONHEUR AU TRAVAIL

Une véritable transformation des relations au travail s’opère. Le bonheur au travail est l’indicateur de bien-être au travail. Il concerne plusieurs items, comme la qualité du sommeil et de la nutrition, la qualité des relations interpersonnelles, l’apprentissage, la créativité, le plaisir au travail et l’autonomie. Les salariés se sentent intégrés dans leur entreprise, écoutés et autonomes d’une part et, d’autre part, les managers sont en phase avec leurs salariés et leurs objectifs professionnels. Une ambiance de bien-être s’installe dans l’entreprise qui est appréciée par tous.

Mireille Barthod, professeur assistant permanent au département Management RH du Groupe INSEEC (1)

* Spécialiste en sociologie des organisations, Mireille Barthod a été formée par les professeurs Michel Crozier et Erhard Friedberg, du Centre de sociologie des organisations. Diplômée, elle occupe plusieurs responsabilités managériales (Aéroports de Paris, mairie d’Arcueil, Union des industries et des métiers de la métallurgie -UIMM...), puis elle crée son entreprise de conseil et de formation. Elle intervient auprès des entreprises de Savoie sur les questions de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois & compétences), de la conduite du changement, de la démarche qualité, de management de projet et du "leadership sécurisant"...
Enseignant-chercheur à l’INSEEC Business School (1), elle a réalisé une thèse sur la qualité du lien et le leadership du manager. Actuellement, ses thèmes de recherche sont le tourisme durable, l’exigence d’excellence, la santé mentale et le bien – être au travail.
Très prochainement, Mireille Barthod assurera, avec la professeure canadienne Estelle Morin, l’animation du CRITEOS d’HEC Montréal qui rassemble les chercheurs du monde entier intéressés par la question de la santé mentale et du bien-être au travail.

(1) Avec plus de 15 000 étudiants, près de 45 000 anciens élèves, le Groupe INSEEC, créé en 1975, est l’un des tout premiers groupes d’enseignement supérieur français, s’appuyant sur un solide réseau de partenaires (universités et entreprises) en France et à l’étranger. Implanté à Paris, Bordeaux, Lyon, Chambéry ainsi qu’à Londres, Monaco, Genève, Chicago et Shanghaï, le Groupe INSEEC fédère : une grande école de management ; une université internationale (International University of Monaco) ; des programmes en management de bac+3 à bac+5 (INSEEC Bachelor, INSEEC Bac +3, BBA INSEEC – ECE, INSEEC BBA International, INSEEC MSc & MBA, INSEEC Wine & Spirits Institute, Sup Career) ; de la formation continue (INSEEC Executive Education, La Cité des Langues, CESNI, Luxury Attitude) ; des écoles de communication, création et digital (Sup de Pub, Créa Genève) ; des prépas aux concours de l’enseignement supérieur (Sup Santé, Atout Sup).
Le Groupe INSEEC s’est doté d’un centre de recherche destiné à fédérer et à valoriser les travaux menés par plus de 70 professeurs-chercheurs des différentes unités académiques du groupe, il est actuellement dirigé par le professeur Jean-Louis Chandon. INSEEC Business School possède aussi son propre incubateur de start-up.

- Le Groupe INSEEC est l’un des trois cofondateurs du "Mercredi du Chef d’Entreprise", dont Consulendo est partenaire depuis sa création.