L’édition 2013 de "l’Art du Jardin"avait pourtant attiré 45 000 visiteurs et l’édition 2015 aurait dû confirmer ce succès.
Mais Aude de Thuin explique : « Alors que les urbanistes, les architectes, les promoteurs immobiliers, les pouvoirs publics y compris à Paris, et tant d’autres s’engagent avec détermination dans ce mouvement irréversible de la végétalisation de la ville, force est de constater que nous n’avons pas pu - ou su - réunir les exposants et les sponsors, publics ou privés, en nombre suffisant pour assurer l’équilibre financier de la manifestation. »
La raison de l’annulation de cette édition est « purement économique », précise la chef d’entreprise : « Il est apparu en février que nous ne pourrions pas réaliser le chiffre d’affaires budgétisé et nécessaire à l’équilibre de la manifestation ; c’est dû en partie à la défection de trois gros partenaires sur lesquels nous comptions. Dès lors, il fallait arrêter les frais avant qu’ils ne s’aggravent encore plus. C’est une des décisions les plus pénibles que j’aie eu à prendre dans ma vie professionnelle, j’en souffre énormément pour nos collaborateurs, pour nos clients, pour nos fournisseurs, pour tous ceux qui nous ont fait confiance. »
« J’ai peut-être fait l’erreur de penser, poursuit-elle, que les nouveaux acteurs de la ville végétale trouveraient là l’occasion de montrer leur savoir-faire et leurs innovations. Sans doute n’ai-je pas assez testé ces marchés au préalable. Sans doute ai-je été légère de croire que l’Art du Jardin des années 90 était possible aujourd’hui, alors que le monde a tellement changé.
Le monde du jardin est paradoxal ! D’un coté, il y a les entreprises traditionnelles qui restent ancrées sur leur ancien modèle économique et d’autres, au contraire, qui surfent sur les tendances de la ville végétale et développent des techniques innovantes ; il y a des créateurs qui apportent beaucoup mais qui sont peu visibles car ils manquent d’endroits où être représentés. C’était un des axes que nous voulions présenter à L’Art du Jardin. Internet joue également un rôle majeur aujourd’hui et la distribution est, comme dans tous les secteurs, confrontée à une mutation et à l’obligation de changer ses codes... »
Aude de Thuin confirme que l’arrêt de "l’Art du Jardin" est « définitif » car « le marché n’est tout simplement pas là. »
L’entrepreneure avoue qu’un « dépôt de bilan est une expérience brutale et douloureuse que je ne souhaite à personne : les collaborateurs avec qui nous avons travaillé avec tant d’enthousiasme sont licenciés et cela fait mal ... »
Redéploiement d’"Osons la France"
Cependant, Aude de Thuin ne baisse pas les bras et poursuit ses activités en misant sur la déclinaison de son initiative sociétale"Osons la France".
« J’ai une désormais toute petite équipe, précise-t-elle, qui va fonctionner sous le système de la "frugale économie" comme savent si bien le faire les indiens, et je me focalise maintenant sur Osons la France. Cette année, nous faisons évoluer notre business-modèle et par ailleurs, je reste par ailleurs associée au groupe Au Féminin.com avec lequel nous organisons Happy Happening « La fabrique à Héroïnes », un forum-exposition qui a pour vocation de donner confiance aux jeunes femmes de la génération Y. »
L’entrepreneure fait évoluer le concept d’Osons la France, en mettant en place une série de "forums sur-mesure" à destination des entreprises, « un modèle réduit des forums "Osons la France" : ces forums sont aussi bien destinés aux collaborateurs qu’aux dirigeants que nous souhaitons inspirer, grâce aux formidables speakers que nous avons. »
Par ailleurs, poursuit-elle, « nous créons également une série de forums "Osons les banlieues" parce que les banlieues des grandes agglomérations sont un grand réservoir de talents insoupçonnés et trop souvent méconnus. Et enfin, pour le forum-exposition de 2016, nous allons apporter, après analyse de la 1ère édition, quelques changements importants qui seront communiqués avant l’été. »