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Point de vue
Réinventer le contrat de confiance
par Philippe Adami
 

Les employeurs ont besoin et envie de recruter des collaborateurs compétents et motivés. Les salariés ont besoin et envie de travailler dans des entreprises qui leur offrent des perspectives d’évolution, de la formation et une rémunération correcte. Et ce qui s’énonce facilement n’arrive plus à se mettre en œuvre dans notre pays... La machine est au mieux bloquée, au pire cassée.

La solution miracle ne réside pas dans la création d’un nouveau contrat de travail aidé ou pas, à destination des jeunes ou des seniors, mais d’abord et avant tout dans la restauration de ce lien si fort et si fragile, que les deux parties ont battu en brèche, maltraité et abandonné : la confiance.

Il est aujourd’hui urgent de réinventer un contrat de confiance en mettant en œuvre quelques mesures simples :

- Tout jeune diplômé, quel que soit le diplôme, doit avoir un travail au plus tard un an après l’obtention de son diplôme. Je fais partie de la dernière génération à qui les parents ont pu dire : « travaille à l’école, obtiens ton diplôme et tu auras du travail. » Cela s’est passé ainsi et pourtant j’étais fils d’immigré italien. Il faut naturellement pour cela, arrêter de vendre des illusions à un nombre de plus en plus grand d’étudiants : certains diplômes n’ont aucune valeur sur le marché du travail. Alors, un diplôme qui au bout de trois ans n’aboutirait pas à 80% de ses promotions à l’emploi devrait être supprimé !

- Mais il faut aussi mettre en œuvre tous les moyens pour que le jeune diplômé passe le plus vite possible dans la vie active : lors de la dernière année de cours, une formation à l’approche du marché et aux techniques de recherche d’emploi devrait systématiquement leur être proposée. Et tout jeune diplômé sans emploi six mois après sa sortie du système scolaire, serait obligatoirement accompagné par une structure spécialisée.

- Il faut également donner aux jeunes non diplômés toutes les chances de s’insérer au plus vite dans le monde professionnel. Arrêtons d’avoir dans ce pays le culte du diplôme à tout prix ! N’oublions pas que notre tissu de PME, si dynamique et diversifié aujourd’hui, a été bâti par des femmes et des hommes...autodidactes à qui l’école de la République avait inculqué, il est vrai, le sens de l’effort et le goût du travail.

- Tout jeune non diplômé devrait également bénéficier d’un accompagnement personnalisé.

Les entreprises doivent naturellement apporter leur pierre à cette reconstruction, en offrant aux jeunes, diplômés ou pas, une véritable intégration dans le monde professionnel, à travers un emploi formateur – je ne parle pas d’un stage au rabais – la définition d’un parcours d’intégration, la valorisation des perspectives d’évolutions.

- La recherche, en permanence, d’une relation durable doit être le fondement même du contrat : le salarié n’est pas une variable d’ajustement. La liberté de licenciement est essentielle, et peu d’employeurs en abusent. Mais les vertueux doivent être favorisés et les autres sanctionnés, sévèrement. Et tout salarié licencié doit avoir le droit à un accompagnement digne de ce nom, quelque soit la taille de son entreprise.

- En contrepartie, les jeunes – diplômés ou non – doivent intégrer dans leur démarche la réalité du monde du travail actuel et être convaincus qu’un emploi est toujours préférable à un dispositif d’assistance par, au-delà de l’aspect financier, le lien social qu’il crée.

A partir de là, lorsque les uns et les autres auront été capables de réinventer ce contrat de confiance, les négociations sur les nécessaires réformes pourront commencer, dans le débat et la confrontation saine des idées, et pas dans l’affrontement stérile et le blocage conservateur.

Philippe Adami, Président de Cassiopé, cabinet de conseil en ressources humaines

Publié par consulendo.com le 18 mai 2007

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