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ÉTUDE
Dirigeant(e)s : « Comment allez-vous ? »
Baromètre 2016 MMA-OpinionWay sur la santé des chefs d’entreprise
 

Longtemps la santé des patrons a été Terra Incognita. Il aura fallu attendre l’initiative d’un universitaire perspicace, Olivier Torrès, pour créer l’Observatoire Amarok, consacré au suivi de l’état de santé des dirigeants de PME, en bénéficiant notamment du soutien du CJD. De son côté, le groupe MMA publie, pour la seconde année consécutive, un baromètre sur la santé des dirigeants qu’il a présenté au mois de mai en avant-première devant l’AJPME (association des journalistes spécialistes des PME). Membre du bureau de l’association, la journaliste Charlotte de Saintignon nous présente les principaux résultats de ce baromètre 2016.

La forme, oui mais...

Si les chefs d’entreprises se disent globalement en forme, ils sont plus nombreux qu’en 2015 à se plaindre d’affections psychiques et de douleurs physiques. Tel est un des principaux enseignements de la 2ème édition du baromètre MMA sur la santé des dirigeants. L’enquête a été conduite par l’institut OpinionWay au mois d’avril 2016 auprès de 1 284 dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés.

A 95%, ces chefs d’entreprise s’estiment en bonne, très bonne ou assez bonne santé, et se montrent plutôt confiants dans l’avenir, tant au niveau personnel que professionnel.

Mais plus d’un quart d’entre eux (27%) considèrent que leur état de santé s’est dégradé au cours des cinq dernières années, majoritairement à cause du stress lié à leur travail (55% citent cette cause en 2016 contre 38% l’an passé). Principales sources d’anxiété : le manque de trésorerie, les difficultés économiques, les incertitudes sur l’activité de leur entreprise et la surcharge de travail.

Pour autant, les dirigeants trouvent à 91% un épanouissement dans leur job, grâce à « l’intérêt de leur métier et aussi en raison de la liberté d’organiser leur temps. »

Néanmoins, 58% des dirigeants interrogés reconnaissent vivre des journées stressantes. Même si l’appréciation du stress est contrastée entre ceux qui le jugent comme un facteur positif et stimulant (51%) et ceux, plus nombreux, qui le considèrent comme « nuisible à leur santé »...

Davantage de maux psychiques et physiques

De fait, la proportion des dirigeants qui se plaignent de troubles du sommeil progresse de façon significative (47% cette année vs. 40% en 2015). De la même manière, l’état d’anxiété est cette année un sentiment majoritaire (52% vs. 47% en 2015). Et 29% d’entre eux ressentent un sentiment d’isolement et de déprime (en progression par rapport à 2015).

Au-delà de cette anxiété croissante, une majorité de dirigeants pâtissent de douleurs physiques récurrentes, mal de dos (61%) et douleurs articulaires (52%) en tête. « Des signaux qui montrent une légère dégradation de leur état de santé », reconnaît Laurent Gassié, directeur des études au département marketing d’OpinionWay.

Deux dirigeants sur trois associent leur état de santé à la situation de leur propre entreprise. Après plusieurs années de crise et d’incertitudes économiques, il n’est donc pas étonnant que leur confiance dans l’évolution future de leur état de santé soit en baisse par rapport à 2015 (86% vs 90%).

Malgré tout, rares sont ceux (11 %) qui ont été arrêtés par leur médecin au cours des douze derniers mois. Un dirigeant sur trois a renoncé à un arrêt maladie pour ne pas impacter l’activité de son entreprise (sans doute aussi, pour les indépendants, en raison d’une moindre prise en charge des jours d’arrêt).
«  Lorsque l’état du chef d’entreprise se dégrade, les conséquences sont plus redoutables car cela pénalise l’ensemble de l’entreprise », confirme Hervé Frapsauce, directeur général de MMA.

Un équilibre de vie fragile, à surveiller de près...

Dominique Carlac'h - D&Consultants

Côté temps de travail, deux dirigeants sur cinq disent travailler plus de 50 heures par semaine, même si la plupart jugent que ces horaires sont "supportables". « Les dirigeants ne sont pas dans une logique de restriction du temps de travail, souligne Dominique Carlac’h, présidente d’une société de conseil, D&Consultants, et présidente de la commission dynamique entrepreneuriale du Medef, que l’AJPME avait invitée à réagir aux résultats du baromètre. De plus, il y a toujours la pression pour obtenir des résultats.
Pour autant, insiste-t-elle, il faut faire attention à ne pas tout sacrifier à l’entreprise ».
Cette mère de famille a, par exemple, toujours veillé à suivre de près la scolarité de ses enfants.

Hervé Frapsauce - MMA Hervé Frapsauce a rappelé que le groupe MMA avait lancé depuis l’an dernier, à l’intention des entrepreneurs, des programmes d’information et de conseils sur la qualité du sommeil, la gestion du stress, les postures adaptées au type de travail accompli, et notamment "Mister Quot’ching", une série de vidéos pour aider les dirigeants à rester en forme. Lui-même, a-t-il confié, fréquente régulièrement une salle de sports et pratique le yoga et la sophroplogie.

Présidente de la commission sport du Medef, Dominique Carlac’h s’attache à lutter contre la sédentarité des dirigeants ; elle cite des astuces pour entretenir sa forme au quotidien même dans un emploi du temps chargé : par exemple, effectuer des exercices d’assouplissement sur son lieu de travail, devant son ordinateur, ou encore pratiquer la marche à pied pour se rendre à un rendez-vous. Cette ex-membre de l’équipe de France d’athlétisme (elle a pratiqué le 400 m avec Marie-Jo Pérec) confie marcher 45 km par semaine !

Malgré sa forte implication dans son entreprise et ses engagements patronaux, Dominique Carlac’h recommande vivement de ne pas tout sacrifier à l’entreprise et de veiller à un bon équilibre vie pro-vie perso.

Si la santé est affaire d’équilibre, un dirigeant de PME sur deux déclare rencontrer des difficultés à concilier son travail et sa vie personnelle (notamment parmi les artisans). Cependant, lorsqu’on les interroge sur les comportements les plus importants pour préserver sa santé, 85% des sondés citent comme remède « les moments de détente en famille », immédiatement après une "alimentation variée, saine et équilibrée"...

Charlotte de Saintignon.

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