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Crise financière : défaut de contrôle ou "dépérissement" de l’éthique ?
Par Dominique Nouvellet *
 

Dominique Nouvellet, président du groupe SiparexLa crise financière conduit à une crise économique qui, elle-même, risque de creuser la crise financière, engendrant un processus cumulatif dangereux non seulement pour l’équilibre du système bancaire et financier mais aussi pour l’équilibre économique et social...

Ne révèle-t-elle pas en profondeur une crise de l’éthique individuelle et collective, s’interroge Dominique Nouvellet, président du groupe de capital-investissement Siparex.

Beaucoup a déjà été écrit sur les causes de la crise financière. Certains observateurs commencent à comprendre que celle-ci conduit à une crise économique qui, elle-même, risque de creuser la crise financière, engendrant un processus cumulatif dangereux non seulement pour l’équilibre du système bancaire et financier mais aussi pour l’équilibre économique et social.

Il est vrai qu’à défaut d’avoir, au cours des dernières années d’euphorie, exercé correctement leurs missions de régulation et de contrôle, les autorités monétaires et bancaires ont réagi avec rapidité, efficacité et de concert, nous évitant une crise « systémique ».

Surendettement et prises de risque inconsidérées

Mais la masse des crédits, sur laquelle était assise de façon artificielle une grande partie de notre croissance, est tellement importante qu’il faudra sans doute plusieurs années pour « deleverager » notre économie, c’est-à-dire la purger de son surendettement, avec les réactions imprévisibles de tous ceux qui seront confrontés tôt ou tard à de fortes dépréciations d’actifs et à la disparition prévisible d’entreprises bancaires, industrielles et de services les plus vulnérables.

Deux phénomènes expliquent qu’on en soit arrivé à cette situation de rupture, la crise des subprimes n’ayant joué que le rôle de détonateur :

- la croyance, au-delà des cercles ultra libéraux, dans l’autorégulation de l’économie de marché considérée comme une panacée, phénomène culturel pouvant confiner à de l’idéologie pure et simple, voire de l’intégrisme. On aurait pu croire, avec la fin du communisme, à la « mort des idéologies » : hélas, une autre idéologie a prospéré, suscitant par ses excès, comme toute idéologie, sa cohorte de privations et de souffrances.

- la boulimie pour le profit rapide, donc déconnecté de l’économie réelle, incitant un nombre élevé de financiers mal contrôlés à des prises de risque inconsidérées, se traduisant par des effets de levier aberrants, ou conduisant par titrisation, à un véritable transfert de « mistigri » au marché anonyme.

Quelques-uns ont gagné beaucoup à ces jeux dangereux, souvent grâce à des formules d’intéressement débridées, mais nombreuses en sont et seront les victimes innocentes.

Crise de l’éthique et destruction de valeur

Indépendamment de la défaillance des contrôles, il paraît beaucoup plus important de s’interroger sur cette crise d’éthique individuelle et collective.
Paradoxalement, jamais il n’y a eu dans les universités et les business schools, autant de chaires d’éthique. Mais n’est-ce pas le signe que beaucoup commençaient à s’inquiéter d’une économie en panne de valeur ?
De même n’a-t-on jamais autant parlé dans les milieux financiers ces dernières années de création de valeur, alors qu’on assiste depuis un an à une destruction massive de valeur, sans précédent depuis 1929.

Crise financière, crise économique, crise de valeur, ne s’agit-il pas fondamentalement d’un seul et même sujet ?

* Dominique Nouvellet est Président du Groupe Siparex

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