« Etre indépendant », telle est la première motivation mise en avant par tous ceux qui entreprennent.
La recherche d’un épanouissement personnel est également une motivation importante mise en avant par les salariés qui ont l’intention de se mettre à leur compte, aspiration à rapprocher de leurs attentes à l’égard du travail en général.
Le salariat n’est plus la voie royale de la réussite
Dans un contexte économique morose et une société en profonde mutation, le salariat n’est désormais plus perçu comme la voie royale de la réussite sociale, même s’il demeure le statut le plus répandu.
Les restructurations d’entreprises et les plans sociaux qui se sont succédé depuis vingt-cinq ans, montrent que le salariat n’est plus synonyme de sécurité de l’emploi.
La montée du stress, la pression du rendement, le "mal-être" au travail, le harcèlement moral, les suicides … tous ces éléments rendent désormais moins attractive une "carrière" au sein d’un grand groupe.
L’image des grandes entreprises s’est brouillée auprès des jeunes générations. Bruno Julliard, ex leader de l’Union nationale des étudiants de France, déclarait lors d’un colloque : « l’économie et l’entreprise projettent vers nous une image qui nous angoisse... » On observe d’ailleurs que de plus en plus de diplômés des business-schools s’orientent vers l’humanitaire, les associations, l’économie sociale et solidaire, comme alternatives à "l’entreprise capitaliste" pure et dure ...
Les valeurs d’autonomie, d’indépendance, de réalisation personnelle, ont aujourd’hui le vent en poupe dans nos sociétés. Des valeurs positives associées à l’entrepreneuriat, face au statut du salariat qui se définit précisément par le lien de subordination.
Il convient toutefois de relativiser ce diagnostic : sur 26 millions d’actifs aujourd’hui en France, on compte environ 3,5 millions d’indépendants. L’entrepreneur reste donc minoritaire !
Qualités, aptitudes et attitudes pour entreprendre
Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur. Il faut avoir des qualités spécifiques, une force de caractère supérieure à la moyenne.
L’entrepreneur apparait comme un non-conformiste. "Entreprendre, c’est ne pas accepter le monde tel qu’il est", résume fort bien la philosophe Monique Canto-Sperber, directrice de l’Ecole Normale Supérieure.
L’entrepreneur possède, généralement, une excellente perception des manques, et il songe immédiatement à combler ceux-ci en créant un nouveau produit ou en proposant un nouveau service.
Un entrepreneur est souvent un rebelle, rétif à toute autorité extérieure ; c’est pour cela qu’il se sent à l’étroit dans un statut de salarié.
Le créateur n’est généralement pas un surdiplômé, car il privilégie l’action sur l’analyse. On pourrait même dire que le passage à l’acte dans la création d’entreprise est inversement proportionnel au niveau de diplôme, bien que le niveau d’études des créateurs ait tendance à s’élever au fil des ans.
En définitive, entreprendre ce n’est pas rechercher un statut social, c’est un véritable choix de vie.
Pour sauter le pas de la création, l’exemple d’entrepreneurs ou d’indépendants exerçant dans l’entourage proche du créateur (famille, amis) est un facteur déterminant du "passage à l’acte".
On ne naît pas entrepreneur, on le devient. A condition de le vouloir ! Et de perfectionner certaines aptitudes et attitudes.
Récapitulatif des principales qualités à cultiver
Un entrepreneur s’appuie sur des qualités personnelles, plus ou moins innées - et qu’il doit perfectionner :
Persévérant, il doit avoir de l’énergie à en revendre ; savoir convaincre et entraîner les autres.
C’est un optimiste invétéré. Il va de l’avant, quels que soient les obstacles qu’il rencontre. (...) L’entrepreneur est celui qui voit toujours le verre à moitié plein !
C’est un enthousiaste ; il entraine les autres et diffuse autour de lui une énergie positive.
Il est tenace, opiniâtre : l’entrepreneur ne se décourage pas au premier revers ; il n’abandonne pas la partie ! Pour lui, "non" n’est jamais une réponse.
Avoir confiance ; savoir se faire confiance.
Il ose ! L’entrepreneur, c’est celui qui fait. Après une phase (nécessaire) d’analyse, il se « jette à l’eau ». Il va toujours de l’avant. Il accepte le risque et il expérimente en permanence. Quitte à rectifier le tir si nécessaire. L’entrepreneur se dit qu’on trouve toujours une solution en marchant …
Il est curieux ! Il observe et écoute le marché, il repère les tendances, appréhende les besoins insatisfaits ... Une personnalité introvertie aura plus de difficulté à être entrepreneur. Il faut aller à la rencontrer les gens ; cultiver les réseaux …
Entreprendre, c’est aussi accepter l’échec, comme condition indispensable à tout progrès. Ce qui n’est pas évident dans nos sociétés latines où l’individu, dès l’école primaire, est stigmatisé par l’échec (à la différence des pays anglo-saxons de tradition protestante qui font davantage confiance aux personnalités).
Pour autant, l’entrepreneur n’est pas une tête brûlée ... Il sait peser le pour et le contre. Il n’y a pas de liberté d’entreprendre sans une responsabilité de l’entrepreneur (à l’égard des autres, de l’environnement, de la société).
Etre en bonne santé. Entreprendre, c’est comme courir un marathon. Il s’agit d’un effort de longue haleine qui nécessite de l’endurance. Et donc beaucoup d’énergie, d’allant et de vitalité. Il faut savoir se ménager un bon équilibre de vie !
S’assurer du soutien de ses proches. Entreprendre n’est pas une aventure solitaire. Il faut pouvoir compter sur la compréhension bienveillante, le soutien et la coopération de ses proches (conjoint, famille, amis). L’entrepreneur doit donc commencer par tester sa capacité de persuasion auprès de ses proches. (Il lui faudra ensuite convaincre ses clients, son banquier, etc.)
Apprendre à bien se connaître !
Tout le monde ne peut pas être entrepreneur car cela nécessite, comme on le voit, la combinaison de plusieurs qualités, aptitudes et compétences. L’entourage, les circonstances, les rencontres, sont aussi des facteurs qui comptent dans le succès du projet.
C’est pour cela qu’on ne saurait trop recommander à tous ceux qui songent à se lancer, de procéder, au préalable, à un autodiagnostic approfondi sur leurs objectifs et leurs motivations.
Rappelons que l’entrepreneur risque son propre argent dans l’aventure de la création. Se mettre à son compte implique donc une prise de risque financière qu’il ne faut pas minimiser.
D’où la nécessité pour l’entrepreneur de se faire accompagner dans l’élaboration de son projet. Il existe de nombreux réseaux et dispositifs d’accompagnement que le porteur de projet ne doit pas se priver de solliciter : APCE, Adie, Boutiques de gestion, France Active, France Initiative, Centre Francilien de l’Innovation, L’Atelier, réseau des CCI et des CMA ...
Lire le dossier complet sur www.creersaboite.fr
Entreprendre en 2012
Une conférence de Jacques Gautrand
La France a plus que jamais besoin de s’appuyer sur une source d’énergie superpuissante et durable : ses entrepreneurs !
L’entrepreneuriat, une révolution culturelle en marche : Français, encore un effort !
Du modèle salarial dominant au besoin de réalisation de soi …
Se mettre à son compte : un choix de vie !
Qualités et attitudes pour réussir : comment les stimuler et les encourager ?
L’entrepreneur a besoin qu’on s’occupe de lui, mais pas trop ...
Plus d’infos sur cette conférence de Jacques Gautrand.
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