Surprise ! Alors que toutes les associations et fondations s’attendaient à une baisse des investissements dans le mécénat de la part des entreprises, les budgets sont restés stables en 2011, à 1,9 milliards d’euros. C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière enquête CSA pour Admical.

 Première bonne nouvelle dans cette enquête qui est réalisée tous les deux ans : il y a de plus en plus d’entreprises mécènes.
Elles sont 40 000 en France contre 35 000 en 2010.

  Deuxième bonne nouvelle, les PME sont plus présentes que jamais dans le mécénat : elles représentent 93% des mécènes et 47% du budget global du mécénat d’entreprise contre 37% en 2010.

Pourquoi un tel engouement des PME vis-à-vis du mécénat ?

Les avantages fiscaux n’y sont sans doute par pour rien, mais ils n’expliquent pas tout. Il semble, comme le souligne Admical que « les PME conçoivent leur engagement comme une belle occasion de créer des liens avec les acteurs de leur territoire pour les rendre attractifs et rayonnants ».

Ce qui se confirme dans les chiffres : 83% des entreprises mécènes agissent au niveau local. Pour elles, c’est le meilleur moyen de contribuer à l’intérêt général et valoriser l’image de l’entreprise. Et cela demande finalement beaucoup moins d’investissements qu’une campagne de communication ...

Le sport, premier bénéficiaire.

Les domaines d’interventions de ces entreprises de 20 à 199 salariés sont d’ailleurs assez limités

 le sport arrive en tête (44% des PME indiquent soutenir des équipes sportives), suivi du social, de la culture et de la santé.

Rien de très étonnant, mais peut-être un certain basculement, surtout pour le sport, entre ce qu’il était convenu d’appeler le sponsoring qui rejoindrait maintenant des budgets de mécénat...

Nombre de petites entreprises indiquent d’ailleurs ne pas vouloir se disperser et ne soutenir qu’un seul domaine d’action. Foin du saupoudrage même si cela doit faire quelques mécontents.

Les petites entreprises reconnaissent ne pas vouloir compliquer leur comptabilité avec différentes formules de mécénat ( mécénat de compétence, dons de produits), parfois difficiles à justifier vis-à-vis de l’administration fiscale ...

Leurs dons aux associations sont essentiellement financiers avec un impact direct et plutôt rapide pour le bénéficiaire. Elles rejoignent là le mode de financement des collectivités locales qui votent chaque année les budgets de financement aux associations.

Les grandes entreprises en retrait.

Et qu’en est-il des grandes entreprises ? Ce sont plutôt elles qui lèvent le pied. Leur part dans les budgets de mécénat a considérablement baissé, passant de 15% en 2010 à 7% en 2011. Ce chiffre est à nuancer car les grandes entreprises pratiquent de plus en plus le mécénat de compétence (mise à disposition temporaire de spécialistes, tutorat..) difficile à chiffrer.

Mais, pas de doute : le mécénat à l’étranger est en perte de vitesse, même si l’aide humanitaire, en cas de grandes catastrophes reste une priorité pour certaines grandes compagnies implantées localement. Le retour sur image est sans doute trop faible.

Ce qui prouve bien que le mécénat devient un outil de communication comme les autres et sort de sa timidité et de sa pudibonderie.

Gérard Negreanu